Différencier et adapter au cycle 2
L’un des objectifs prioritaires du cycle 2 est l’apprentissage de la lecture, essentiel en classe de CP mais qui se poursuit et s’approfondit tout au long du cycle.
La maîtrise du code écrit sera, sans aucun doute, un facteur d’hétérogénéité au sein d’une classe de cycle 2.
Ces écarts doivent être pris en compte dans la mise en œuvre des séances proposées sur le site, dont l’objectif principal relève bien de l’identification des règles de sécurité dans l’espace public, qu’il soit urbain ou rural. Des adaptations sont donc nécessaires, tant pour pallier les différences de niveau en maîtrise de la langue écrite que pour répondre aux besoins d’élèves en difficulté ou en situation de handicap.
Des écarts peuvent également être constatés sur le plan des compétences motrices et nécessitent de la même façon des adaptations. Parce que la maîtrise du code écrit et de la lecture est un facteur d’acquisition de l’autonomie, des différences notables sont à noter entre le CP et le CE2, mais également entre des élèves d’une même classe. Adaptation et différenciation sont donc indispensables.
Dans les séquences de L’École de La Route – cycle 2, des adaptations sont proposées au sein des dossiers enseignants et dans la présentation même des histoires :
- Les histoires sont adaptées aux élèves du cycle. Les deux formats, animations sonores et planches PDF, permettent de proposer l’histoire de manière progressive (image par image) ou en un seul bloc. On privilégiera l’une ou l’autre des présentations en fonction des élèves et du niveau de la classe. Les planches PDF permettent également un retour sur l’histoire à tout moment si nécessaire – pendant un exercice ou lors d’une séance suivante pour un rappel. Elles peuvent également être affichées ou insérées dans les cahiers des élèves, pour qu’ils en conservent une trace écrite.
- Les règles à respecter dans l’espace public sont travaillées tout au long des séquences et résumées dans chacun des PODCASTS. Ce format permet une écoute différenciée, répétée, collective ou individuelle. Ils peuvent être mis à disposition des élèves dans « un coin écoute » ou sur des ordinateurs dotés de casques. Certains enfants ont besoin de ces répétitions pour mémoriser. Les textes des PODCASTS sont également disponibles afin d’en conserver une trace écrite.
- Dans les séquences, les modalités de travail suggérées sont variées. Elles peuvent être réalisées collectivement, en petits groupes, ou individuellement en autonomie.
Les groupes hétérogènes sont particulièrement conseillés pour favoriser l’acquisition du code et du vocabulaire. Ils permettent aux bons lecteurs de s’entraîner en aidant leurs camarades plus en difficulté. Cette organisation facilite également l’acquisition du vocabulaire pour les élèves les plus fragiles dans ce domaine, par les échanges entre pairs.
La constitution de groupes homogènes permet de faire travailler ensemble des élèves avec des besoins similaires au regard de l’objectif de la séance (la constitution de ces groupes pourra varier d’une séance à l’autre). On agit alors sur le temps accordé à la manipulation, sur le nombre de personnages, de vignettes, ou encore sur l’aide apportée par un adulte (enseignant, AESH). Dans une séance mettant en jeu des images séquentielles ou une activité de tri, le nombre d’images à classer ou de cartes à trier peut par exemple varier en fonction des groupes.
Si un AESH est présent pour accompagner un élève, Il est important de ne pas isoler cet élève en situation de handicap avec « son » AESH, mais plutôt d’utiliser la présence de cet accompagnant pour favoriser l’inclusion de l’élève au sein de la classe ou d’un groupe. Il est parfois nécessaire d’y aller progressivement : un élève porteur de trouble du spectre de l’autisme ou présentant des troubles du comportement pourrait ne pas supporter le travail en groupe ou le regard de l’autre ; on le laissera dans un premier temps travailler seul avec son AESH, puis avec un camarade, puis deux, etc. On veillera à ne pas le faire travailler avec un camarade avec lequel il est souvent en conflit. - Au cours du cycle 2, l’entraide entre les élèves (voire le tutorat) est souvent mise en place : un élève lecteur lit les consignes ou les propositions pour son camarade. Certains élèves avec des troubles dys sont en difficulté au moment du passage à l’écrit sans avoir de difficultés particulières de compréhension : un élève sert alors de « secrétaire » à son camarade. On veillera si besoin à ce que ce ne soit pas toujours le même élève qui serve de secrétaire, pour éviter la lassitude.
Dans la séquence Passager cycle 2, la séance 1 permet d’insister, si nécessaire, sur la bienveillance et l’entraide dont fait preuve Raphaël envers Maxime qui est un enfant en situation de handicap. - L’anticipation dans la préparation des séances est indispensable : dans plusieurs d’entre elles, des temps de manipulation sont indiqués, le plus souvent organisés en petits groupes. Les enseignants savent que la clé de la réussite de ces temps de manipulation est la préparation.
Sur le site, des fiches matériel sont proposées : conçues pour favoriser la différenciation, elles peuvent être préparées en fonction des besoins spécifiques ou de l’âge des élèves. Pour faciliter la lecture de mots, des étiquettes en couleur pour aider au décodage sont disponibles. Au début du CP, elles seront utilisées par tous les élèves, puis uniquement par les élèves en difficulté de lecture pour les autres niveaux.
Pour les exercices de reconnaissance des panneaux, on ajuste le nombre de panneaux proposés aux besoins des élèves, en commençant par les plus courants. Le nombre de vignettes ou de photos est également adapté.
Des séances nécessitent des adaptations simples mais indispensables pour certains élèves. Dans la séquence piéton cycle 2, la séance 2 a pour objectif principal d’exercer les élèves à prendre et comprendre des indices visuels ou auditifs.
Ces perceptions sont parfois altérées chez des enfants ayant des troubles visuels ou auditifs, mais également chez des élèves porteurs de troubles du spectre de l’autisme.
Dans le cadre de ces adaptations simples, une image peut être agrandie, un son augmenté pour un élève malentendant, ou assourdi pour un élève porteur de TSA qui pourrait avoir une hypersensibilité aux bruits (l’utilisation d’un casque assourdissant est alors souvent envisagée). - Les séances qui mettent en jeu des compétences motrices précises nécessitent des adaptations. Dans la séquence rouleur cycle 2, la séance 2 vise l’organisation d’un parcours à vélo. L’aisance sur un vélo des enfants de cycle 2 est encore variable. Si un élève ne sait pas faire de vélo, on lui confie le rôle d’observateur : il peut, de la même façon que ses camarades, comprendre les règles de prudence et de sécurité pour se déplacer seul ou en groupe.
L’entraide entre élèves est souvent mise en place : un élève joue le rôle de guide pour un élève malvoyant ou malentendant. - Chaque séance se termine par une fiche d’exercices. Au moment de leurs réalisations, des adaptations peuvent être proposées :
- Alléger les exercices ou la quantité d’exercices ; proposer les exercices les uns après les autres, sur une seule partie d’une page par exemple, pour un élève qui a du mal à se concentrer.
- Modifier certaines consignes : « colorier », « entourer » peuvent être très coûteux en énergie pour des élèves avec des troubles visuels ou des troubles dys. Afin de leur permettre de se concentrer sur l’objectif de l’exercice comme « reconnaître un danger », on pourra leur proposer de coller une gommette de couleur au lieu du colorier, de faire un point ou une croix sur « le sujet » à entourer.